Souffrances, encore et toujours. Le corps parcouru d'éclairs, le coeur brisé. Elle se sentait emporter loin de celui qu'elle aimait, emporté par de puissante serres qui venaient de l'accrocher. Yoru hurlait le nom du vampire maintes et maintes fois, essayant d'étendre ses bras vers le corps gisant, mais seul un silence pesant se faisant entendre, et le monde devenait plus petit.
Sans bruit, elles e mit à pleurer les dernières larmes de son corps, larmes imaginaires d'une morte désespérée. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, ne voulait pas savoir. Elle avait tant souhaité partager ses ténèbres avec Muriel pour l'éternité...
Une sensation de froid l'envahit alors qu'elle traversait une brume épaisse, sortes de nuages, gris, froid. Ses instincts de ninjas prirent le dessus, et mécaniquement, elle observa le nouveau monde qui s'offrait à elle. Au dessus de son corps, un corbeau géant, un instant, elle cru qu'il lui avait fait un clin d'oeil, puis se reprit.
(Je suis morte et un corbeau géant m'emmène dans un royaume inconnu loin de celui que j'aime... Je ne vois pas ce qu'il y a d'exceptionnel à ce qu'il me fasse un clin d'oeil après tout...)
L'elfe noir tenta l'humour, mais elle ne pu même pas s'arracher l'ombre d'un sourire. Plus rien n'avait d'importance à ses yeux, la mort elle même n'avait pu la soulager. Tristesse accablante, elle en voulait au Destin lui-même, prenant cette séparation comme une trahison des Dieux. Mais peut-être qu'elle en était la seule fautive. Peut-être aurait-elle du tuer le petit serpent, sachant pertinament les dangers encouru? Peut-être aurait-elle dù laisser le vampire seul? le tuer? Non non.... dans tout les cas elle ne regrettais rien. Ni le goût de sa bouche sur ses lèvres, ni la caresse de ses mains sur son corps... Rien. Même si elle devait à payer le prix... Elle ferait tout pour le retrouver.
Le corbeau venait de la déposer sur un sol brumeux et dans sa tête résonnait un nom : "Atalantisia". En face d'elle s'élevait une citée colossale. Lorsqu'elle voulu inspecter les horizons, Yoru comprit bien vite que le brouillard n'avait pas l'air prêt de partir. Sa seule options était donc de passer les portes de cette citée, dont l'architecture et le nom lui rappelèrent vaguement un ancien conte, mais sans vraiment savoir lequel...
(Je verrais bien sur place de toute façon... Il peut rien m'arriver de pire que perdre l'homme que j'aime... Chose faite... Et de mourir... Fait aussi... Comme c'est dommage ça... J'en deviendrais presque imbattable
sans mes deux points faibles.)
L'elfe noire se parlait avec amertume, sans vraiment réaliser ce qu'elle pensait, demeurant dans un état d'hébétude que même la mort n'avait pu effacer. Elle aurait d'ailleurs pu rester l'éternité sur le pas de la porte, à attendre qu'apparaisse enfin Muriel pour la prendre dans ses bras, mais une vie entière vécu de combats en espionnages dicta à son corps d'avancer. Les habitudes de son ancien moi demeuraient, il lui fallait donc ne pas se faire remarquer, repérer les lieux, voir et entendre tout ce qu'elle pouvait. La pensée de ses anciens adversaires morts jailli un instant dans son esprit, mais elle s'en fichait, désormais ils ne pouvaient plus rien contre elle.
(Je me demande malgré tout combien de personnes peuvent-elles "vivrent" derrière ses murs...? Que font-ils?)
[Intérieur de la citée]